« … Où tu porteras mon deuil » de Dominique Lapierre et Larry Collins
Juillet 1936 : l'Espagne est en feu. La guerre civile jette sur les routes des centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants. Sous le soleil d'Andalousie une femme fuit, serrant dans ses bras un nouveau-né, son cinquième enfant: Manuel. A Palma del Rio, le sang coule dans les rues. Vingt-huit ans plus tard, le 20 mai 1964, l'arène de Madrid est comble. A 6 heures du soir, vingt millions d'Espagnol - dont le Général Franco - attendent devant les postes de télévision l'entrée de l'idole de la génération nouvelle, Manuel Benitez El Cordobès, qui va être solennellement consacré «matador de toros».Entre ces deux dates s'inscrivent les destins d'un homme et l'une des périodes les plus tragiques qu'ait connues l'Espagne.
A travers l'ascension vers la gloire et la fortune du petit orphelin de la guerre civile, ce livre raconte l'histoire de l'Espagne contemporaine.
Chris
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Le roman en lui-même tourne donc autour du personnage de El Cordobès, un des plus grands toreros de tous les temps. Il décrypte les évènements d'une histoire espagnole douloureuse, mais sans jamais juger aucun camp, donnant tour à tour la parole à des témoins de tous bord. La corrida y est par ailleurs largement évoquée, mais, au-delà du pour ou du contre de cette tradition, il explique tous les rituels qui la forment, les raisons des différentes étapes qui la composent, mais dénonce également certains abus, évoque les dangers, explique la vie des animaux destinés à l'arène, montre la fascination que ce spectacle peut exercer. Un roman mi-biographique mi-historique, replaçant les évènements dans leur contexte, nullement manichéen, incroyablement impartial même, laissant au lecteur le soin de bâtir son propre jugement sur ce qu'il lit.