Ma résonnance

Le deuil

Le deuil n’est pas qu’une douleur, c’est une déchirure sans fin.
Ce n’est pas ce cri qui éclate, c’est un silence lourd qui s’installe.
Ce n’est pas la nuit, c’est l’absence d’aube. Il ne s’agit pas seulement de perdre quelqu’un mais de perdre aussi une partie de soi, un morceau d’âme que rien ne pourra jamais vraiment remplacer.
Il y a un moment où la douleur devient insupportable, où elle dépasse l’entendement. Elle n’est plus localisée, elle est partout : dans la poitrine, dans les tempes, dans la gorge serrée. Même l’air semble peser trop lourd. Alors, quelque chose se brise. Ce n’est pas une fuite, ce n’est pas une capitulation. C’est une sorte de survie. On s’éteint doucement, on glisse hors de soi-même, comme si un mode off s’activait pour échapper à l’incendie intérieur.
On devient spectateur de sa propre peine, un témoin distant. Tout devient flou, les bruits se tassent, les pensées se figent. Ce n’est pas un oubli, mais un effacement temporaire, une parenthèse fragile. C’est un refuge, ou peut-être une prison, difficile à dire. Et pourtant, c’est ce qui permet de tenir, un instant de répit dans un océan de souffrance.
Mais lorsque la déconnexion s’atténue et que le monde revient en vagues douloureuses, il faut alors réapprendre à vivre avec ce vide. C’est une reconstruction lente, maladroite, toujours incomplète. Le deuil, finalement, n’est pas une cicatrice qui referme mais une plaie qu’on apprivoise.
 
Chris
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22/02/2025
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