La fugitive heure du ponant
Morphée flirte et puis s'esquive. Alors je reste là avec mes chats.
Fantômes et squelettes tels patrouille et sentinelle.
Ils guettent et protègent ce délicieux silence.
Ce merveilleux néant où les questions s'éparpillent pour mieux mourir en paix.
Cet éther où faute de proies les démons calanchent sans éclat.
Crépuscule.
Entre la furie des journées et le coma de mes nuits. Il y a parfois cet instant-là.
Celui où je cesse de me battre, de redouter ou de pleurer.
Encore que la vie m'a repris que ces trois verbes-là perdent leur éclat.
De superbes, ils deviennent excessifs.
Je ne conserve même plus qu'une colère ou deux pour me tenir chaud cet hiver.
J'ai connu des arsenaux mieux garnis !
Quoi qu'il en soit à cette heure le guichet des ires est fermé !
Le silence est trop quiet pour tolérer désormais le moindre cahot.
Il se goûte et s'écoute... encore un peu.
Encore un instant avant de sombrer.
Chris
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